C’est le chiffre qui fait froid dans le dos et qui a été publié dans le journal italien Sole 24, et depuis repris par toute la presse de la péninsule italienne. Selon le Sole 24, 42.4% des 42 000 bateaux de luxe immatriculés en Italie appartiennent à des gens qui affirment gagner moins de 20 000 euros par an.
Mieux encore, le Sole 24 affirme qu’un italien aurait déclaré un revenu annuel de 500 euros mais possède en revanche pas moins de cinq Ferrari.
Ce ne sont que deux exemples, évoqués par le journal, mettant clairement en avant que l’Italie rencontre un problème identique à la Grèce: l’évasion fiscale.
Au cours des dernières années, sous l’influence de Silvio Berlusconi, l’évasion fiscale, si elle n’a pas été encouragée, a du moins été tolérée, reflètant simplement une situation qui prévaut de fait depuis des décennies dans le pays.
Si l’évasion fiscale n’est pas le principal problème de l’Italie, c’est en tout cas un paramètre à prendre en compte afin de redresser les finances du pays. D’ailleurs, le nouveau Président du Conseil, Mario Monti, l’a compris en interdisant désormais les paiements en liquide pour un montant supérieur à 1000 euros. Cependant, la tâche reste difficile pour le nouveau gouvernement puisque de nombreux politiciens, notamment parmi les députés et les sénateurs, sont directement concernés par des accusations d’évasion fiscale.
Avant d’envisager l’introduction d’une nouvelle taxe sur la richesse, similaire à l’ISF en France, Mario Monti aura la mission compliquée d’identifier, parmi les contribuables, qui est riche et qui ne l’est pas. L’Italie fait face à des enjeux énormes et à un besoin de réformes sans précédent depuis près de cinquante ans.